Sophrologie & PMA

13 Fév, 2021PMA

Devenir mère a toujours été une évidence pour moi. Un désir bien ancré en moi. Alors quand avec mon conjoint on a décidé de sauter le pas, on y est allé avec beaucoup d’excitation et de joie. Mais nous étions loin de nous douter de ce qui nous attendait et que finalement, ce désir d’enfant allait se transformer en véritable parcours du combattant. 

Aujourd’hui, je parle sans aucun tabou et sans filtre de mon propre parcours. Mon souhait étant de lever les tabous sur le désir d’enfant qui n’arrive pas et surtout sur le parcours PMA. Je me suis en effet retrouvée trop souvent seule face à moi-même, mes émotions, mes sentiments de honte et culpabilité et surtout devant l’incompréhension de mon entourage et parfois la déshumanisation des équipes médicales.

Quand l’enfant se fait désirer

Je crois qu’il n’y a rien de plus difficile quand le désir d’enfant est réel et que l’enfant met du temps à arriver, et ce, peu importe la durée, que cela fasse 3 mois, 6 mois ou plus. Evidemment, plus il met du temps à arriver, plus l’attente devient difficile. 

Personnellement, même si j’avais moi-même intégré que la moyenne pour le premier enfant était entre 1 an et 1 an et demi, j’espérais tout de même que ça ne mette pas autant de temps. J’ai donc essayé d’attendre “sagement” que ce délai passe avant de paniquer complètement, mais dans la pratique, ce n’est pas si simple. Je crois que quand on décide qu’on est prêt à fonder une famille, on intègre aussi en nous un espoir que ce souhait se réalise. Chaque test négatif est alors vécu comme une déception, comme un échec

Chaque échec venant se cristalliser dans mon corps : je perdais de plus en plus confiance en mon corps et en ses capacités à enfanter (alors que nos examens médicaux n’indiquaient aucune anomalie). 

Ce qui est également difficile, c’est le regard des autres : 

– La fameuse question récurrente : “Alors c’est pour quand le bébé?” ne faisait que remuer le couteau dans la plaie et me renvoyer à mon incapacité à tomber enceinte.  

– Les fameux conseils: “arrête d’y penser, c’est dans la tête” ou encore “ça va, vous avez encore le temps” ou “Oh! ça va, ça ne fait que XX mois“… me font culpabiliser d’être aussi impatiente et me font croire que mes déceptions et émotions ne sont pas appropriés. 

Le plus difficile pour moi a aussi été les nombreuses annonces de grossesse à ce moment là : j’avais du mal à être heureuse pour mes amies. Comble de tout : vient souvent la question “vous essayez depuis longtemps?” (curiosité mal placée?). Et quand sur 10 amies, 9 d’entre elles te confirment qu’elles ne s’attendaient pas à tomber enceinte dans les 1 ou 2 mois après l’arrêt de la pilule. Cela ne faisait que balayer la croyance collective et donc ne faisait que renforcer ce sentiment que mon corps est un vrai problème. 

Cette période d’attente peut être réellement vécue comme une souffrance : nos émotions sont minimisés, on se sent incomprise, l’estime et la confiance en soi diminue progressivement…

 

“La seule chose qui puissent empêcher un rêve d’aboutir, c’est la peur d’échouer”

L’aventure de la PMA

Le fait de se lancer dans un parcours PMA redonne de l’espoir. Car si notre corps ne peut naturellement accueillir un enfant, la médecine moderne peut être un véritable coup de pouce. Néanmoins, je crois que tant qu’on a pas vécu un tel parcours, on ne peut pas réellement se rendre compte de la réalité des choses. Même si sur le papier, cela reste simple, la PMA reste avant tout un vrai parcours du combattant, durant lequel on est mis à l’épreuve. En prenant du recul aujourd’hui, je sais que chaque étape m’a permise d’apprendre sur moi, mais quand on le vit, ce n’est pas si simple de réussir à prendre ce recul. 

Durant cette période, on peut se sentir dépossédée de son propre corps : tout est très orchestré entre les injections, les échographies de suivi, les rapports programmés ou les différentes interventions (ponctions, transferts).  On ne décide de rien, et on suit à la lettre toutes les recommandations de l’équipe médicale. Personnellement, j’avais l’impression d’être un robot et de faire les choses sans réfléchir ou même sans réaliser de l’impact que cela pouvait avoir sur moi psychologiquement : je faisais et c’est tout. J’étais aussi portée par cet espoir qu’un bébé viendrait se nicher dans mon ventre. Durant la PMA, notre corps devient juste un corps physique et médical. 

Les semaines, les mois, notre vie est alors rythmée par le protocole. les weekends, voir les vacances peuvent aussi s’organiser en fonction du parcours. Donc oui, il est difficile d’essayer de penser à autre chose. 

 

 

Pourquoi se faire accompagner ?

Un tel parcours n’est pas anodin dans la vie et le corps d’une femme (et pour le couple de manière générale, mais ici, je ne parle que de la femme par choix).  On traverse souvent beaucoup d’étapes et d’émotions, parfois complètement contraires.

J’en ai parlé plus haut : le fait de ne pas réussir à tomber enceinte nous fait nous poser pleins de questions sur notre propre capacité à enfanter et pour certaines,  la capacité à être mère. La confiance se perd au fil du temps.

Sans compter aussi les remarques de l’entourage. Bien qu’elles se veulent bienveillantes, les remarques sont souvent très maladroites et peuvent être vécues comme des affronts.  Je ne jette pas la pierre aux nombreuses personnes qui m’ont fait ce genre de remarques, car je pense que cela est lié à une ignorance, ce qui est tout à fait normal. 

Si on ajoute à tout cela le stress généré par l’attente à chaque étape… On constate qu’un parcours en PMA n’est pas de tout repos émotionnellement. 

Ainsi, les approches holistiques telle que la sophrologie sont de vrais atouts pour les femmes en parcours PMA. L’objectif d’un tel accompagnement est surtout d’aider la femme à mieux gérer le stress, à vivre le plus sereinement le protocole et les différentes étapes et d’accueillir ses émotions.  

Pour rappel, la sophrologie est une méthode psychocorporelle, c’est à dire qu’elle se base sur l‘association entre le mental et le corps.  Ainsi, grâce aux différentes techniques (respiration contrôlée, relâchement musculaire et suggestion d’images positives), la sophrologie va par exemple permettre de ne pas se laisser submerger par des pensées parasites ou encore des remarques ou conseils, souvent maladroits et parfois non sollicités de l’entourage. On peut par exemple travailler sur la création d’une bulle de protection autour de soi. 

Les différentes séances vont réellement accompagner la femme à chaque étape du protocole, lui permettant ainsi une meilleure appréhension du parcours. Par exemple: avant la ponction, qui est un acte chirurgical, parfois fait sous anesthésie générale, on pourra aussi travailler sur la gestion du stress. Au moment du transfert, on travaillera notamment sur la confiance en son corps  à accueillir l’embryon et travailler sur la nidation…. 

La sophrologie va vraiment permettre à la femme de reprendre un peu de contrôle sur son parcours, notamment en reprenant le contrôle sur ses ressentis, sa perception du parcours et la vision de son corps.  

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